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 J’ai rencontré Jan en 2013 pendant un colloque de gravure à  Kvilda, un lieu-dit connu comme l’endroit le plus froid de la montagne tchèque  avec des températures descendants en hiver en dessous de moins 30 degrés  Celsius. Pour Jan Vicar, son expérience vécue est étroitement liée avec son  oeuvre.
 Mais commençons dans l’ordre.
 
 Qu’est-ce que nous pouvons dire sur le travail d’un artiste  qui reste volontairement à part sur la scène artistique contemporaine, en  affirmant ses propres règles dans une discipline traditionnelle ?
 
 La première chose qui est souvent mentionnée à propos de  Jan Vičar est sa technique de prédilection, la gravure. Évidemment, l’artiste  dépasse ce médium et sort de sa forme traditionnelle, laborieuse et rigide. On  peut dire que l’artiste a choisi son arme, son outil, pour faire face au  monde. Il aurait pu en choisir un autre et je le verrais bien dans un univers  hypothétique tailler de la pierre ou fondre le métal avec la même urgence, la  même minutie, la même concentration.
 
 Dans son oeuvre nous pouvons observer d’un côté une certaine  intransigeance, et de l’autre côté, un certain idéalisme. La complexité est  essentielle dans l’ensemble du travail de cet artiste. Sa vie et son oeuvre  forment un tout indissociable, comme les fils d’une corde. Il répond  directement aux situations qu’il est en train de vivre, ses images font l’écho  à son expérience vécue.
 
 J’ai toujours été interpellée par la grande capacité de Jan  à faire face aux situations extrêmes (ce qu‘on appelle en français la  débrouillardise). Il a un appétit du risque et de l’aventure qui s'approche  presque du goût pour l’inconfort.
 
 Il n’hésite pas à voyager en Afrique, parcourir des  bidonvilles sans billet de retour, il se fait sans soucis inviter à dîner par  des marchands de haschisch au Maroc, ils passe les nuits seul dans le désert  marocain en défiant les températures extrêmes et il se fait embaucher comme  soignant à domicile par un ancien militaire SS. Il est attiré par ces  expériences comme par une force surnaturelle et ils s’en sert ensuite pour les  transformer en oeuvres d’art. Curieusement, il est capable de transformer ainsi  littéralement tout, y compris un mot adressé à un co-résident désordonné en  Afrique du Sud, réalisé au burin, pour lui expliquer qu’il « n’est pas venu en  Afrique pour laver sa vaisselle ».
 
 Un autre élément inséparable de sa production artistique  est représenté par ses petits textes accompagnant les oeuvres. Dans ces  histoires, écrites dans un langage factuel et concis, Jan raconte souvent une  expérience extrême, mais il n’oublie jamais de spécifier combien de kilos de  miel il a achetés et combien de kilomètres il a marché. La factualité est  souvent le premier mot qui me vient à l’esprit lors de la lecture de ces  textes.
 À ce sujet, je me permettrai de mentionner une intéressante  proximité de deux mots de ma langue maternelle. En tchèque, le mot “věcnost”  (factualité ou objectivité) ressemble considérablement au mot “věčnost”  (éternité). Il suffit juste de rajouter un petit accent circonflexe sur « c ».  Serait-il donc possible que ces deux concepts, la factualité et l’éternité  aient quelque chose en commun ?
 
 Dans la Métaphysique, Aristote évoque la proximité de  l’expérience et de l’art.
 
 « L’expérience ne semble en rien différer de l’art ; sauf en  ce que l'expérience est la connaissance des choses particulières, alors que  l'art est la connaissance des choses universelles. L'art en effet, n'est rien  d'autre que la mise en ordre d'un très grand nombre de ces choses particulières.  » Une transformation constante de l’expérience individuelle en universel, à  travers sa représentation visuelle, est un concept - à mon avis omniprésent -  dans l’oeuvre de l’artiste. J’ai déjà mentionné ses voyages, mais ce concept  peut se matérialiser également en prenant pour le sujet une chanson  folklorique. Le berger Jano, éponyme de l’artiste, gît dans l’herbe, tué  violemment par les bandits et couvert de romarin, et une inscription au-dessus  de sa tête représente les paroles de la chanson. Dans un paysage bleu peuplé  par des apparitions chimériques, il semble avoir retrouvé son calme sur le  radeau d’Hadès se dirigeant aux enfers. C’est une chanson aux paroles non  raffinées, un simple récit folklorique, qui, dans son interprétation porte une  valeur universelle : une puissante représentation de la mort et du cycle  naturel.
 
 Il y a un côté physique qui se révèle non seulement à  travers le choix de l’échelle de ses sujets et formats, mais directement dans  la matière. Petits formats de lapins mort-nés sont gravés avec précision en  taille réelle et imprimés sur un papier fait main, qui contient des poils de  vrais lapins. Tandis que l’homme mystérieux aperçu dans la grotte de Devil’s  Peak,« pic du diable », occupe toute la surface du sol de son ancien atelier à  Greatmore studios de la ville de Cap.
 
 Il possède une étonnante capacité de concentration et  d’immersion dans le sujet. Ou permettez-moi un autre jeu de mots en tchèque :  le mot « soustředěnost » (signifiant « concentration ») contient une seule  lettre de plus par rapport à « soustřednost » (qui veut dire « concentricité  »). Le cercle étant une forme souvent présente dans l’oeuvre de Jan Vicar, nous  pouvons nous questionner sur la parenté de ces deux mots et de leur importance  pour l’artiste.
 
 La vie et la création de Jan Vičar forment un tout, un  cercle indivisible.
 
 Le cercle, symbole du cycle achevé, suscite souvent une  double interprétation dans notre culture. La première serait le cercle vicieux,  indésirable, symbolisant un mouvement en spirale vers la déchéance, la seconde  serait le cercle vertueux, le mouvement de la croissance, ascendant et  souhaitable. Mais pour un esprit relié à la nature, cette division n’a pas de  sens. Le cycle naturel comprend des éléments vicieux et vertueux. En constante  transformation, la vie se nourrit de la mort et inversement. Cette « géométrie  universelle » trouve son écho dans ses oeuvres intitulées Cercles de désert et  Cercles de forêt.
 Son attitude radicale, voire extrême, vis-à-vis de la vie  quotidienne semble contraster avec la passion subtile du romantique, amoureux  de la nature.
  Son intégrité et son déterminisme ne semblent trouver leur  place que dans son univers artistique, un royaume authentique, riche et  abondant de significations et de formes. S’il était un animal, il serait  sûrement un loup solitaire. Le choix de cet animal n'est ni hyperbolique ni  aléatoire, il prend sa forme gravée et imprimée dans son oeuvre Le dos de loup  réalisée à Ardennes.
 Je me souviens d'une situation un peu anecdotique  démontrant la position de l'artiste vis-à-vis de médium de la gravure. Je me  permets de partager ce souvenir particulier avec l’accord de l’artiste : j’ai  aperçu une fois qu’il avait un ongle blessé et lui ai demandé la raison. Il  m’avait répondu : « Rien, je faisais une gravure dans l’ongle ».
 
 La gravure dans la conception de Jan Vičar dépasse ici non  seulement ses limites du format et protocoles traditionnels. Elle devient,  temporairement mais réellement, partie de son propre corps.
 
 On pourrait alors se demander : cette mise en valeur du côté  physique de la gravure ne faisait-elle pas partie de lui depuis toujours, bien  avant cette expérimentation d’ongle ? En réalisant ses gravures à la  tronçonneuse, il nous en montre la preuve. L’acte de graver est violente par sa  nature, c’est un cousin proche de la cicatrice et de la blessure. Graver c’est,  entre autres, rendre visible ce qui se trouve en dessous de la surface.
 
 Un de ses tableaux, qui m’a toujours fasciné, est le Coeur  dans la rivière de 2008. Il s’agit d’une reconstruction d’un souvenir.  L’artiste a découvert, accompagné par son fils, une pierre en forme de coeur  dans une rivière lors d’une randonnée.
 Le fils de l’artiste est représenté dans l’image et une  partie de la linogravure a été gravée de sa main. Dans le texte qui accompagne  cette oeuvre, Jan Vicar déclare de manière laconique, mais pourtant poétique :  « Le coeur en pierre était caché dans le sable. » Ce coeur, est-il un symbole  ? Est-ce une découverte archétypale, une transmission d’expérience de père en  fils, ou simplement un souvenir d’un après-midi dans la forêt ? Ou serait-ce  que l’artiste possède un coeur en pierre aux veines irrégulières ?
 
 La balançoire m’évoque un symbole dans la continuation du  coeur et du cercle. Le coeur qui bat et la balançoire qui rythme son mouvement  de va-et-vient. Une oscillation entre la finesse et la fragilité des lignes  graphiques et une attitude de vie sans compromis. Le courant de la rivière, qui  coule sans arrêt sur ce coeur en pierre est un flux de vie qui circule sur sa  trajectoire naturelle. Il s’agit aussi de l’art de vivre dans le présent, ce  qui apparaît de plus en plus difficile à appliquer dans la société actuelle.  La pierre, comme résistance, la factualité et l’éternité, la matière première  de la montagne, dont l’artiste s’inspire sans cesse.
 
 La balançoire immobile, le cercle inerte et la pierre  retrouvée représentent un temps arrêté. Cette idée est une construction de la  pensée humaine telle que la définition de la concentricité ou le principe de  l’effet papillon. Ces phénomènes, propres à la nature, sont matérialisés et  définis grâce à l'imagination d'un esprit scientifique ou d'un artiste. Et  c’est dans ce monde là, à la frontière fragile entre le réel et «l’imaginable»,  que l’artiste nous invite.
 
 Tereza Lochmann, artiste
 
 (Extrait de discours rédigé à l'occasion de  l'exposition de Jan Vičar à l'Académie des Beaux-Arts de Paris, 2020)
 Au milieu des années 1990, Jan Vičar a appartenu a quelques jeunes graphistes qui tentent de mettre en mouvement cette discipline artistique plutôt lasse par de nouvelles impulsions. La caractéristique de son travail est représentée par la combinaison de techniques traditionnelles avec des procédures moins conventionnelles, voire expérimentales. Il transforme sans cesse son expression et dans ses ouvres individuelles Jan Vičar mélange librement des éléments conceptuels, figuratifs et abstraits.
        Son ouvre typique est une impression structurelle extra-large ; il crée aussi de petites fiches artistiques détaillées. La plupart de ses ouvres ont un caractere narratif, mais il n'a pas besoin d'etre connecté avec son contenu figuratif ; il représente souvent l'histoire qui a conduit a l'origine du graphique et est implicitement inclus dans l'ouvre comme une autre couche contextuelle sans etre directement évidente.
       Marcel FišerOd druhé poloviny 90. let patří Jan  Vičar k několika málo mladým grafikům, 
        kteří se pokoušejí  rozhýbat tuto poněkud unavenou výtvarnou disciplinu 
        novými  impulsy. Charakteristickým rysem jeho tvorby je spojení klasických technik s méně tradičními, ba přímo experimentálními  postupy. Neustále 
        proměňuje svůj výraz, v jednotlivých  pracích zcela volně mísí prvky 
        konceptuální, figurativní a  abstraktní. Jeho typickým projevem jsou bohatě 
        strukturované  tisky mimořádně velkých formátů, ovšem vedle toho občas  
        vytváří i drobné, minuciózně provedené listy. Jeho práce  většinou mají 
        narativní ráz, který ovšem nemusí být  nutně spojený přímo s figurativním 
        obsahem; často jde o  příběh, který vedl ke vzniku grafiky a je v ní 
      implicitně  obsažen jako druhá obsahová vrstva, aniž by byl přímo čitelný. Marcel Fišer    
 
 Jan Vičar est un graphiste tcheque qui occupe une position spécifique sur la scene artistique tcheque. Il a suivi une formation académique classique mais il est également influencé par les formes d'art ethniques régionales. Ses racines sont issues des traditions de sa région natale mais il incorpore également diverses inspirations qu'il a acquises de ses visites d'autres pays et cultures. De temps en temps, Jan Vičar donne des conférences dans des universités spécifiques et il était également responsable de cours graphiques en prison et en hôpital psychiatrique.
 
 Néanmoins, Jan Vičar est avant tout un artiste créatif. En fait, il a su équilibrer la peinture et l'art graphique depuis le début de sa carriere. Ceci parce que Jan Vičar a d'abord étudié dans un studio de peinture et a continué plus tard dans les arts graphiques. Les études de peinture lui ont donné la capacité de rechercher et de trouver le theme approprié et sa forme. Son sens de l'expérimentation dans l'application de techniques non traditionnelles a été l'une de ses caractéristiques les plus représentatives. Quant a ses impressions, Jan Vičar a tendance a travailler sur des surfaces et avec des textures non conventionnelles. Outre le papier, il utilise des toiles synthétiques en polaire, en patchwork ou en feutre de jardin (géotextile) qu'il étire dans un cadre. Malgré le fait que Jan Vičar se spécialise principalement dans l'impression typographique grand format, il a pour autant gagné du crédit en République Tcheque et dans d'autres pays européens. Il a également réalisé de des travaux pour les collectivités municipales (Ex. : Cuivre "Rabbits")
 
 La technique la plus prestigieuse de Jan Vičar est sans aucun doute une lino-coupe. Le lino lui convient en raison de son adaptabilité, de sa relative simplicité de traitement et de sa disponibilité. Pour un traitement de formulaire, il utilise des ciseaux conventionnels ainsi que des couteaux en mezzotint et des scies circulaires manuelles. Parfois, l'impression finale est amorcée ou peinte à la main. L'interférence de l'auteur - pendant le processus d'impression, les grands formats (il n'a pas hésité à obtenir une presse spéciale faite à cet effet), le nombre limité de copies, les textures de base ou de surface peu orthodoxes et diverses méthodes de finition - fonctionne à l’unique. Il crée ce qui est à toutes fins utiles "des peintures graphiques".
 
 Comme Jan Hísek - un autre graphiste tchèque - les premiers travaux de Jan Vičar ont été inspirés par le romantisme particulièrement influencé par le symbolisme littéraire. Les deux artistes étaient friands du monde des mythes et deslégendes et ils ont trouvé, bien qu'indépendamment l’un de l’autre, l'inspiration dans les romans de J.R. Tolkien.
 
 Mais dans le travail de Jan Vičar, nous pouvons nous inspirer d'autres auteurs de culte tels que Franz Kafka ou Ladislav Klíma (Sufferings of Prince Sternenhoch). Quand Hísek trouva ses moyens d'expression en miniature sombre, au contraire, Jan Vičar tendait vers un style plus vigoureux avec une étiquette de primitivisme moderne - lino-cut, puis fabriqué dans de nombreuses nuances riches (par exemple Metamorphosis).
 
 Pourvu que ses premiers graphismes significatifs soient issus d'inspiration littéraire et puissent etre considérés comme des illustrations émotionnelles avancées ! La période suivante, si caractéristique de la seconde moitié des années 1990, représente le détournement de la variété des couleurs et des formes nettement définies vers le monochrome et l'amorphia . Jan Vičar incline vers des images abstraites principalement basées sur les principes de la diffusion et de la morphologie organique. Ses ouvres de cette période peuvent etre décrites par le terme "informel" qui a été utilisé dans les années 1960.
      Néanmoins, Jan Vičar n'a pas perdu le contact avec la réalité. Il a évité une imagerie imitative et a commencé à prendre une part active dans les processus naturels et sociaux. Il a également commencé à s'exprimer plus directement en utilisant des moyens minimalistes comme s'ils adoptaient la réalité objective. Jan Vičar estime que les idées essentielles doivent être présentées dans une réalité non modifiée. Conformément à une telle logique, le travail le plus douloureux doit avoir été Cuts and foulves imprimé en coton d’habillage. Fourmis a montré les empreintes de cet insecte qui est contrôlé et dirigé par l'exercice de son subconscient collectif et Steps où l'oppression des détenus doit simplement avoir été enfoncée dans la surface lino dans la prison où Jan Vičar utilise la technique d'impression en creux.
 
 Ses œuvres de cette période illustrent et prouvent le dicton : «Le plus simple, le mieux». Ils sont transmissibles, non calculés et naturels tels que, par exemple, les graphiques exhumés d'un autre graphiste tchèque important - Vladimír Boudník. Leur concept convaincant et spontané peut être comparé à une sorte d'icône vraie profane. L'authenticité et l'objectivité relative de ces graphiques qui rendent les choses plutôt visibles que de les représenter nous permettent de les percevoir comme presque un résultat de recherche, de test en laboratoire ou d'expérience.
 Juste ce mot - expérience - a commencé à jouer un rôle plus important pour Jan Vičar au tournant du millénaire. Même si avant il avait été tout à fait non conventionnel à bien des égards, maintenant ses méthodes de travail ont grandi dans le système entier de méthodes distinctives et racées. Non seulement il travaille avec l'impression typographique commune pour lino-cut mais aussi avec l'impression en creux et, de plus, Jan les combine aussi bien. Il utilise la méthode classique "Picasso", c'est-à-dire le décapage séquentiel d'une pièce d'un lino Sewage pipes in London. Cette méthode est également utilisée par le tailleur de têtes tchèque Michal Cihlář. Néanmoins, la gamme de techniques que Jan Vičar utilise est beaucoup plus large, par ex. multi-surimpressions à partir de petites matrices Insect, impression négative ou inversée Cosmic et registre particulièrement symétrique Nets, 2002, Sumac, 2003 et Beetles, cycles. Pendant le processus d'impression, Jan Vičar se déplace avec le papier le long de la matrice cycles Swarm et Wings ou utilise une pression de cylindre différente Horizon. Jan Vičar imprime à l'aide de cartons ondulés, de bandes lino-découpées ou même de plantes qu'il a trouvées dans la mer d'Irlande. Dans son appartement de résidence au Cap, Jan Vičar a fait du xylographe à partir de son parquet et a imprimé la structure de la surface du mur.
 Un autre phénomène fortement présenté dans le travail de Jan Vičar est un événement, une histoire ou un récit concerté qui est important pour l'origine de l'œuvre. Jan Vičar s'est éloigné de l'utilisation de la littérature pour s'inspirer de sa propre expérience. A cet égard, il est nécessaire de mentionner le cycle ethnique de «Vičar» inspiré par les chansons folkloriques traditionnelles et des fragments de paroles comme une certaine étape intermédiaire. Les voyages à l'étranger de l'artiste jouent un rôle de plus en plus important dans sa vie créative. Ils sont devenus une source d'inspiration significative depuis la seconde moitié des années 1990 Map of London. Peut-être l'impact le plus fort est venu de ses séjours fréquents en Afrique du Sud. Où est St.Lucia , J'ai vu un homme dans la grotte du Devil's Mountain, Trois vieux éléphants, Deux fois volé la tête. Même, la résidence de Jan Vičar dans une ville autrichienne, Krems (située sur le Danube) a contribué à l'émergence de ses derniers travaux importants Réminiscence de la terre de Franz Josef, Trois vieux bateaux. Néanmoins, Jan Vičar est capable d'être inspiré par les choses apparemment ordinaires qui n'ont jamais cessé de le fasciner. Comme preuve de ceci est l'un de ses travaux les plus puissants Laburnum.
 
 Malheureusement, les techniques graphiques traditionnelles ne sont pas au centre des préoccupations de nos jours. Elles sont souvent perçues de manière stéréotypée comme étant archaïques et périmées. À bien des égards, les œuvres distinctives de Jan Vičar brisent les conceptions profondément enracinées de l'art graphique actuel. Au contraire, elles sont une preuve vivante de sa durabilité, de sa communication et de sa pertinence même dans l'ère postmoderne.
 Radek Wohlmuth Praha, 8. - 12.1. 2005
 
        Grafik Jan Vičar (1967) zaujímá na české výtvarné   scéně poměrně zvláštní postavení. Má klasické akademické školení, ale není mu   cizí senzibilita lidového umělce. Vychází z tradic kraje svého zrodu, ale   včleňuje do svých prací inspirace z jiných zemí a kultur. Čas od času přednáší   na odborných vysokých školách, ale vedl i grafické kurzy ve věznici nebo   psychiatrickém ústavu.  Vičar je ale především tvořícím umělcem. Prakticky   od počátku balancuje na pomezí malířského a grafického vyjádření. To je dáno i   tím, že na akademii nejprve studoval v malířském ateliéru a teprve pak v   ateliéru grafiky. Z malování mu zůstala schopnost hledat v oblasti volby námětu   i po formální stránce. Smysl pro experiment a technickou nekonvenčnost je do   dnešní doby jedním z jeho nejcharakterističtějších rysů. Odtud také jeho   tendence vybírat si pro své tisky nestandardní podložky, a to jak z hlediska   materiálu, tak formátu. Kromě papíru tiskne i na syntetické rouno, vatelín, nebo   třeba zahradní plstěné folie, které napíná po malířském způsobu do rámů.   Přestože se zabývá především velkoformátovými tisky z výšky, jimiž si získal   jméno v České republice i Evropě, je schopen také přesvědčivé minuciózní práce,   např. mědirytiny /Králíci, 2002/.  Vičarovou erbovní technikou je však jednoznačně   linoryt. Linoleum mu vyhovuje svou přizpůsobivostí, relativní nenáročností na   zpracovávání a dostupností. Matrici zpracovává klasickými rýtky, ale třeba i   mezzotintovou skoblinou nebo ruční cirkulovou pilou. Výsledný otisk někdy ještě   ručně domalovává či podmalovává. Individuální autorské zásahy v průběhu procesu   tisku, velké formáty /kvůli nimž si neváhal sestrojit speciální lis/, nízký   náklad, neortodoxní podložky i způsoby adjustace - to vše dělá z Vičarových   prací v pravém slova smyslu grafické obrazy, které mají skoro vždycky charakter   unikátu tak, jako v případě malby.  Podobně jako další zřetelný český grafik mladší   střední generace, Jan Hísek, také Jan Vičar začínal romantizujícím obdobím,   které čerpalo hlavně z tradic literárního symbolismu. Oběma byl společný svět   bájí a mýtů a oba, nezávisle na sobě, našli inspiraci v díle J. R. R. Tolkiena.  U Vičara se ale setkáme i s pracemi podnícenými   tvorbou dalších kultovních autorů, třeba Franze Kafky nebo Ladislava Klímy   /Utrpení knížete Sternenhocha, 1993/. Hísek tehdy objevil svůj výraz v   drobnopisné, přízračně temnosvitné mezzotintě, Vičar se naopak od počátku přimkl   k jadrnější technice s prizmatem moderní primitivnosti - linorytu - v té době   ještě zpracovávanému v mnoha barevných odstínech /např. Proměna, 1993/.  Jestliže jeho první významné grafické listy   vycházely z literární inspirace takže je možné o nich uvažovat jako o jakýchsi   rozvinutých emotivních ilustracích, další část jeho vývoje, příznačná pro druhou   polovinu 90. let 20. století, je naopak typická ústupem od barevnosti k   monochromu a pevně definovaných tvarů k bezpředmětnosti. Vičar se přiklonil k   abstrahujícímu zobrazení, založenému hlavně na principu pronikání a organickém   tvarosloví. Jeho tehdejší práce se asi nejvíc přiblížily výrazu, který byl v 60.   letech znám pod označením informel. Vičar nicméně neztratil kontakt s realitou.   Vyhnul se imitativnímu zobrazování a začal se přímo "spolupodílet" na přírodních   a sociálních procesech. Vičar se začal vyjadřovat přímočaře. Použil k tomu   minimalistických prostředků, které jakoby se jen přizpůsobovaly objektivní   realitě. Vedlo ho k tomu přesvědčení, že to podstatné by mělo být přítomno v   nezměněné skutečnosti. Podle takové logiky musely být napohled nejbolestivější   Rány a jizvy otiskované do obvazové vaty, zajetí v koloběhu kolektivním   podvědomím řízeného drilu se ukázalo tehdy, když se po matrici rozběhli Mravenci   a tíha trestaneckých Kroků prostě musela být léty vpreparována do linolea z   chodby věznice, které Vičar tiskl z hloubky.  Jeho práce z této doby potvrzují rčení, že v   jednoduchosti je síla. Jsou sdělné, nevykalkulované a přirozené, podobně jako   třeba tzv. exhumované grafiky Vladimíra Boudníka. Přesvědčivý a nenásilný   koncept je dokonce postavil do polohy jakéhosi profánního veraikonu. Autenticita   a relativní objektivita těchto grafických listů, které spíše než zobrazují   zviditelňují, je umožňuje vnímat téměř jako výsledek výzkumu, laboratorní záznam   nebo experiment. Právě slovo experiment začalo hrát především na   přelomu tisíciletí u Vičara stále důležitější roli. Jestliže už předtím v mnoha   ohledech postupoval nekonvenčně, teď se jeho pracovní postupy rozrostly v celý   systém svérázných metod. Linoleum tiskne nejen z výšky, jak je obvyklé, ale i z   hloubky a oba způsoby také vzájemně kombinuje. Používá klasický "picassovský"   postup, tedy postupné odrývání jednoho kusu linolea /Odpadní roury v Londýně,   1997/, který vytěžil další výrazný český linorytec Michal Cihlář. Pro Vičara   jsou ale typické i mnohonásobné přetisky z malých matric /Insect, 2002/,   negativní tisk /Cosmic, 2003/ a především dekalkový soutisk /cykly Sítě, 2002;   Škumpa, 2003; Brouci, 2004/. Během tisku posunuje papír po matrici /cykly Roj a   Křídla, 2001/ nebo využívá různých přítlaků válce /Horizont, 2002/. Tiskne z   vlnité lepenky, odřezků linolea, nebo třeba rostlin, které našel v moři v Irsku.   Má ale za sebou i frotáž stěny a dřevořez z celé plochy podlahy svého   rezidenčního ateliéru v Kapském Městě.  Další fenomén, který u Vičara po čase znovu nabývá   vrchu je konkrétní událost, příběh, nebo historka, které spoluvytvářejí základní   tematické parametry jeho prací. Od literární inspirace se Vičar postupně posunul   směrem k vlastnímu prožitku. V této souvislosti je třeba, jako jakýsi   mezistupeň, jmenovat také jeho "národopisný" cyklus inspirovaný lidovými   písněmi, v němž se dokonce přímo objevují citace textů. Stále významnější jsou   ale především Vičarovy zahraniční cesty. Ty, kromě vědomí vlastních kořenů,   tvoří nepřehlédnutelný inspirační zdroj jeho grafických listů už od druhé   poloviny 90. let /např. Mapa Londýna, 1996/. Asi nejvýraznější je v tomto ohledu   Vičarův opakovaný pobyt v Jihoafrické republice /Kde je sv. Lucie?, 2001; Viděl   jsem muže v jeskyni na Ďáblově hoře; Tři staří sloni; Hlava dvakrát ukradená,   2003/. V poslední době to pak byl rezidenční pobyt na břehu Dunaje v rakouské   Kremži, kde vznikly zatím jeho nejnovější významné práce /Vzpomínka na zemi   Františka Josefa; Tři staré lodě, 2004/. Vičar se však stejně dobře dokáže   inspirovat zdánlivě obyčejnými věcmi, které ho nikdy nepřestaly fascinovat.   Dokladem toho je jedna z jeho nejpřesvědčivějších prací vůbec - Zlatý déšť   /2002/.  Klasické grafické techniky v dnešní době rozhodně   nepředstavují oblast výtvarného umění, která by k sobě poutala extrémní   pozornost. Jsou často stereotypně vnímány s nádechem antikvárnosti jako   zastaralé a přežité. Svérázné práce Jana Vičara však v mnoha ohledech vžité   představy o podobě současné grafiky boří, dokazují její životnost, sdělnost a   aktuálnost i v postmoderní době.  Radek Wohlmuth Praha, 8. - 12.1. 2005
 D'apres le texte de Božena Vachudová, décembre 2008
 ... vous etes le créateur "du personnage de Christophe qui regarde au-dela de l'horizon" des méthodes graphiques standard en particulier dans le domaine de la gravure sur bois et de la linogravure. Vous dépassez les traditions et vous etes extraordinairement humble, techniquement adroit et travailleur. Votre systeme de travail avec de petites matrices en cours d'impression sur un grand papier ainsi que votre capacité a transformer le caractere intime de l'art graphique en un grand espace presque pictural attire fortement notre attention.
 
 ... Vous, le globe-trotter, humain et artistique, qui s'étend du petit village tcheque de Mladkov a travers la Pologne, la Hongrie, l'Allemagne, Londres, l'exotique Alger, Le Cap et Johannesburg en Afrique du Sud, aux États-Unis. A Ostrov, il y a un espace structuré rempli de tradition culturelle d'Europe centrale et de design baroque architectonique, l'espace encadré par les propriétaires aristocratiques de la villa - des amateurs d'art qui, comme vous, sont hors du temps et du lieu de leur vie. L'installation durant deux ans, de vos ouvres va confronter les genius loci de la villa avec  des histoires fortes de vos gravures sur bois telles que J'ai vu un homme dans la grotte de la montagne du diable ou Empreintes, Pat Ward a vu un homme sur l'arbre ou Trois vieux éléphants. Nous trouverons certainement un espace approprié pour vos nombreux petits graphismes mais nous apprécierons également vos impressions bio morphes de grande taille : Coléopteres d'Irlande, Papillons africains, Ailes I-III, Essaims I-IV. Ou Anges et larmes noires ainsi que d'autres Grandes fleurs car le bâtiment de la villa est en harmonie avec le parc environnant.
 
 Vos impressions de grande taille ne sont pas faciles et rapides comme vous l'avez indiqué en disant que vous créez environ deux ou trois énormes tirages par an. Nous sommes définitivement excités par votre futur travail. Nous sommes surs qu'ils contiendront des histoires fortes comme les précédentes et il n'y a guere de meilleure source authentique que la description de l'artiste, qu'elle soit écrite ou parlée, ce qui est, en passant, comme vous le faites. Cependant, ce n'est qu'une des caractéristiques de votre travail. Beaucoup de  sont cachés dans vos innovations techniques et uniques, ce qui signifie que vous travaillez avec du matériel de base, lino, bois, etc., que vous transformez ensuite, toujours différemment et a l'origine, le processus d'impression matricielle. Extérieurement, le contenu significatif et lié et la bipolarité technique de vos impressions graphiques ne sont pas immédiatement visibles en raison de leur unité artistique, néanmoins, cette bipolarité multiplie le plaisir de votre travail et transfere l'ordinaire dans quelque chose de spécial. ...
 
        Úryvky z textu Boženy  Vachudové (prosinec 2008): ...jste tvůrce  "kolumbovského ražení, dívající se za obzor" standardních  grafických metod, zejména v oblasti dřevořezu a linorytu.  Překračujete tradice, a přitom jste řemeslně  neobyčejně  pokorný a pracovitý. Přitahuje naši pozornost i způsob, jak  nakládáte s malými matricemi v procesu tisku na rozměrný  papír, jak proměňujete komorní ráz grafického umění ve  velkou, téměř obrazovou plochu. ...Vy  se svojí světoběžnou lidskou a především výtvarnou existencí,  rozprostírající se od českého Mladkova přes Kapské Město a  Johannesburg v Jihoafrické republice, Londýn a také Polsko,  Německo, Maďarsko, exotický Alžír až po Spojené státy  americké. V Ostrově na Vás čeká členitý prostor nabitý  středoevropskou kulturní tradicí a architektonickými barokními  formami, prostor koncipovaný šlechtickými majiteli, milovníky  umění, kteří  rovněž jako Vy, přesahovali konkrétní čas a  místo svého života. Instalaci Vašich děl budeme tvořit téměř  za dva roky a při ní konfrontovat  duši prostoru s "africkým  duchem" silných příběhů dřevořezeb Viděl jsem muže  v jeskyni na Ďáblově hoře či tisku Pat Ward viděla muže  na stromě nebo díla Tři staří sloni aj. Jistě najdeme umístění  pro celou řadu Vašich menších grafik, ale uvítáme třeba i  velkoformátové biomorfní otisky - Brouky z Irska, africké  Motýly, Křídla I. - III., Roje I. - IV. nebo  Anděly a černé  slzy a také velkoplošné "květinové" printy , protože budova  letohrádku souzní s okolním parkem a přírodou velmi  intenzívně.  Vaše  rozměrná díla nevznikají rychle, sám jste připomínal, že za  rok vytvoříte dva až tři listy grandiózních rozměrů. Nové  práce s vročením 2009 a 2010 budou pro nás překvapením.  Jistě budou obdařeny silným příběhem, jako díla předešlá  a  není autentičtější výpovědní zdroj, než když autor o svých  zážitcích sám vypráví nebo o nich napíše, jak ostatně  děláte. To však je pouze jedna z charakteristik Vašeho  grafického konání. Celou velkou oblast " tajů a alchymie"  skrývají Vaše technické a velmi originální inovace, jimiž  zpracováváte podkladový materiál, linoleum, dřevo, lepenku, a  následně také transformujete, pokaždé jinak, proces otisku  matrice. Navenek  v  jednotě výtvarného působení  grafických listů není ihned patrná ona důležitá a provázaná  obsahová a technická bipolárnost; nicméně právě ona vrství a  znásobuje prožitek ze setkání s Vaším dílem a ze všedního  děje činí nevšední. ...  
  
 
 JARDIN DES DELICES TERRESTRES
 
 Quelle que soit l'opinion que l'on a du nouveau cycle d'estampes de Jan Vičar, on ne peut nier une chose, il parvient toujours a surprendre. Il a déja suscité la surprise avec le theme de sa précédente série imprimée thématiquement conçue, intitulée The Dog Cemetery, et ce sera certainement différent avec The Fruit Grower.
 
 Étant donné que le travail de Jan Vičar incorpore presque toujours des éléments de la mythologie personnelle, on ne peut que conjecturer ce qu'il a fait récemment. Mais certaines choses sont évidentes : Jan Vičar n'a jamais été une personne de la grande ville; il a presque toujours vécu a la campagne, ou le changement des saisons a encore du sens et ou il a l'habitude d'etre entouré d'un jardin. Comme tous les Moraves, il est amoureux des eaux-de-vie de fruits, et il va sans dire que les femmes font partie intégrante de sa vie. Il a toujours activement poursuivi les deux intérets. Ces deux domaines de la passion masculine générale ont des points communs : le rôle est joué par l'énergie reproductrice, les jus, et surtout leur concentration, dans le sens d'en arriver a l'essentiel. Les fruits sont transformés en alcool par le processus de distillation ; une relation se consolide par le sexe. Incidemment, les deux sont associés a une certaine euphorie, mais a la fin peut conduire aux états d'âme mélancoliques.
 
 Le fruit producteur est une figure qui unit ces deux royaumes. Le theme, franchement parlant, est un jeu pornographique situé principalement dans la campagne. Il est probablement possible d'intellectualiser sur le symbolisme du jardin, les pommes mures, ou les formes de nuages, mais il est inutile de mâcher des mots. Les images sont visuellement descriptives et parlent d'ellesmemes. A certains égards, elles semblent naives, mais elles sont aussi légerement allégoriques - peut-etre quelque chose qui s'apparente a des chansons nationales. Leur expression est primitivement folklorique. Dans ces gravures, Jan Vičar évoque les qualités fondamentales de la gravure sur bois et de la linogravure telles que nous les connaissons chez Josef Váchal et les expressionnistes allemands. Ce n'est probablement pas une coincidence qu'il soit revenu a l'impression en cinq couleurs sur fond noir, qu'il utilisait auparavant dans ses estampes africaines du début du millénaire.
 
 Quant aux themes érotiques eux-memes, ils ne sont rien d'inhabituel sur la scene artistique tcheque. On peut citer les vingt-et-un dessins intimes de Toyen de 1938, ou quelques gravures avec un ténor similaire de Josef Čapek de 1910, avec lesquelles, incidemment, l'artiste a entamé son riche parcours avec la technique de la linogravure. Si l'obscénité n'a pas échappé a un passé beaucoup plus prude, il n'est pas étonnant qu'elle apparaisse dans le présent plus libéral. Il suffit de mentionner le travail de Lenka Klodová, qui travaille plus ou moins par programmation sur la pornographie. Étonnamment, des dessins érotiques ont été produits par l'artiste conceptuel de renommée internationale Ján Mančuška, qui a illustré le roman chatouilleux d'Apollinaire, Les onze mille verges, ou Les Aventures Amorantes du Prince Mony Vibescu, pour la maison d'édition Concordia - un livre qui, dans son matériel promotionnel, était considéré comme le plus grand mélange d'horreur et de charme. Au-dela du scandaleux Dans le monde du Marquis de Sade ( est Sad(e)ař en tcheque), dans un certain nombre de gravures de Jan Vičar, le Fruit Grower est remplacé par une figurine du fougueux rococo.
 
 Le travail pivot de cette série sensuelle en pleine nature est une gravure sur bois de plusieurs metres, complétée par un certain nombre d'impressions de plus petit format. Jan Vičar utilise non seulement sa technique de signature - la linogravure - mais imprime également a partir de feuilles synthétiques. Toutes les images exécutées de maniere réaliste représentent des épisodes de la vie du producteur de fruits. Fruit, sexe et nuages. Sont-ils des fantasmes ou des faits érotiques ? C'est difficile a dire, tout comme vous ne pouvez pas deviner ou tout cela menera. C'est probablement une fugace fantaisie. Peut-etre que c'est un message que Jan Vičar attend avec impatience au printemps.
 
 Radek   Wohlmuth 
        MARKÝZ JDE SADEM...
 Ať už má člověk na nový grafi cký cyklus Jana Vičara názor   jaký chce, jedno se mu upřít nedá. Přestože tento autor už před pár   lety 
        překročil čtyřicítku zatím stále ještě dokáže překvapit. Údiv vzbudilo   už téma jeho předcházející konceptuálně pojaté grafi cké série 
        nazvané Psí   hřbitov a v případě Sadaře to zřejmě nebude jiné.
 
 Vzhledem k tomu, že   Vičarovy práce s sebou téměř vždy nesou prvky osobní mytologie, lze se jen   dohadovat, co prožívá
 momentálně. Ale několik věcí je zřejmých. Jan Vičar   nikdy nebyl typem velkoměstského člověka, naopak, prakticky vždy žil   na
 venkově, kde střídání ročních období ještě dává smysl, a je zvyklý být   obklopen zahradou. Jako každý Moravan byl odjakživa přítelem 
        domácích   ovocných pálenek a asi není třeba zdůrazňovat, že nedílnou součástí jeho života   jsou ženy. K obojímu se vždy stavěl a staví 
        aktivně. Tyto dvě úhelné oblasti   obecného mužského zájmu mají určité věci společné - podstatnou roli v nich hraje   plodivá síla, šťávy 
        a hlavně koncentrace ve smyslu zhuštění. Ovoce se   destilací mění na alkohol, vztah se koncentruje do podoby sexu.   Mimochodem, 
        obé se rovná jistému druhu euforie, ale ve výsledku přicházejí   spíš melancholické stavy.
 
 Sadař je postavou, která tyto dvě sféry spojuje. Co   se tématu týče jde, na rovinu řečeno, o malou pornografi ádu   situovanou
 většinou do přírody. Asi by bylo možné zamýšlet se nad symbolikou   zahrady, zralých jablek nebo tvary mraků, ale nemá smysl 
        žonglovat se   slovíčky. Obrázky samy jsou většinou více než názorné a naturalisticky popisné.   V něčem jsou naivní, ale zároveň 
        lehce jinotajné. Asi tak, jako národní   písničky. Výraz je lidově primitivizující. Vičar se jimi vrátil k původní jadrné   poloze dřevorytu 
        a linorytu, jak ji známe třeba od Josefa Váchala nebo   německých expresionistů. Možná ne náhodou po letech zase použil   pětibarevný 
        tisk do černého podkladu jako v případě svých afrických prací z   přelomu tisíciletí.
 
 Co se týče erotických motivů samotných, nejsou na naší   výtvarné scéně ničím neobvyklým. Za zmínku stojí určitě   jedenadvacet
 intimních kreseb od Toyen z roku 1938, nebo několik podobně   laděných grafi k Josefa Čapka z roku 1910, kterými mimochodem
 tento autor   začal svou bohatou linoryteckou dráhu. Jestli se obscénnosti nevyhýbala mnohem   prudérnější minulost, současnost 
        je v tomto ohledu ještě daleko uvolněnější.   Stačí připomenout třeba práce Lenky Klodové, která s pornografi í pracuje   naprosto 
        programově. Erotické kresby má ale kupodivu za sebou i mezinárodně   proslulý konceptualista Ján Mančuška, který v roce 2000 
        pro nakladatelství   Concordia ilustroval Apollinairovu lechtivou novelu 11 tisíc prutů aneb   Rychtářovy lásky, tedy knihu, která bývá už 
        v propagačních materiálech   označována jako největší skloubení příšernosti s roztomilostí. Za hyperbolu   myšlenkového světa markýze 
        de Sade je ostatně možné označit i řadu Vičarových   grafi k, kde Sad(e)aře nahradila s bičíkem dovádějící rokoková fi   gurka.
 
 Stěžejním dílem této přírodně-smyslné série je ovšem několikametrový   barevný dřevořez, který doplňují grafické práce menších 
        formátů. Vičar v   nich představí nejen svou erbovní techniku - linoryt - ale také tisky z umělé   folie. Všechny realisticky vedené obrazy 
        zachycují epizody ze sadařova   života. Ovoce, sex a oblaka. jde o smyslné představy nebo skutečnost? Těžko říct,   stejně jako se nedá 
      odhadnout kam to všechno vede. Pravděpodobně se jedná o   epizodickou záležitost. Snad je to vzkaz, že se Jan už těší na jaro.
 Radek   Wohlmuth LE MOT DE MADAME TEREZA LOCHMANN, ARTISTE GRAVEUR
      
 J'ai rencontré Jan pour la premiere fois en 2013 pendant un colloque de gravure a Kvilda, un lieu-dit connu comme l'endroit le plus froid de la montagne tcheque. Penché sur une énorme presse de gravure de sa propre fabrication, avec une expression concentrée et scrutateur, en hochant sa tete grise du loup solitaire. Par sa pure présence, il a créé autour de lui une ambiance particuliere ou les repas communs de viande de faon local suivis par le tannage improvisé de sa peau faisaient partie intégrante de l'expérience de la pratique de la gravure.
Profondément authentique en tant qu'homme et artiste, radical dans ses propos, touchant et parfois agaçant par son opiniâtreté et sa persévérance, son art est une continuation directe, un parallele inséparable de sa vie. Un homme qui a élu son domicile au milieu de la nature dans les conditions extremes, réfugié volontaire de la civilisation moderne, ses gravures contrastent avec cette dureté de vie en parlant de la nature avec une grande douceur, tendresse et sensibilité. Solitaire dans sa pratique sortant completement du cadre de la gravure classique, voyageur passionné, sa démarche et son lien avec la nature fait de lui un dernier survivant du mysticisme romantique.
 
 |  | Životopis  / CV --- Dílny / Workshops Since the mid-1990s,  Jan Vičar has belonged to a few young graphic artists who try to put  this rather weary art discipline into motion by new impulses. The  characteristic feature of his work is represented by the combination  of traditional techniques with less conventional, even experimental  procedures. He incessantly transforms his expression and in his  individual works, Vičar freely blends conceptual, figurative and  abstract elements. His typical artwork is a rich structural extra  large format print. On the other hand, he sometimes creates small  detailed artistic sheets. Most of his works have a narrative  character, yet it does not need to be connected with its figurative  content; it often depicts the story which led to the graphic´s  origin and is implicitly included in the work as another contextual  layer without being straightforwardly obvious.
 Marcel Fišer  
 
 Jan Vičar (*1967) - is a Czech graphic artist who   occupies a specific position in the Czech art scene. He has had a classical   academic education but he is also influenced by the regional ethnic art forms.   His roots are from the traditions of his native region but he also incorporates   various inspirations that he acquired from his visits to other countries and   cultures. Now and then, Jan gives lectures at specific universities and he was   also in charge of graphic courses in prison and mental hospital.
 Nevertheless, Jan Vičar is first and foremost a   creative artist. As a matter of fact, he has been balancing between the painting   and graphic art since the beginning of his career. This because Jan originally   studied in a painting studio and later continued in graphics. Painting studies   gave him the ability to search and find the appropriate theme and its form.. His   sense of experimenting in the application of non-conventional techniques has   been one of his most characteristic features. As for his printings, Jan tends to   work with unconventional surfaces and textures. Besides paper, he uses synthetic   fleece, quilt or garden felt foils which he stretches in a frame. Despite the   fact that Jan mainly specializes in large format letterpress printing and gained   credit for this both in the Czech Republic and other European countries, he is   also capable of munite works e.g. "Rabbits" copperplate (2002).  Jan Vičar´s most prestigious technique is   unambigously a lino-cut. Lino suits him due to its adaptability, relative   simplicity of processing and its availability. For a form processing he uses   conventional chisels as well as mezzotint knife and manual circular saw.   Sometimes the final print is primed or painted by hand. Individual author´s   interference during printing process, large formats ( he did not hesitate to get   a special press made for this purpose), limited number of copies, unorthodox   base or surface textures and various methods of finishing - all these make Jan   Vičar´s works unique. He creates what are to all intents and purposes " graphic   paintings."  Like Jan Hísek - another significant Czech graphic   artist of a middle-aged generation , Jan Vičar´s early works were inspired by   romanticism especially influenced by literary symbolism. Both artists were fond   of the world of myths and legends and they found inspiration in J.R.Tolkien´s   novels, although independantly of each other.  But in Jan Vičar´s work we can trace inspiration   by other cult writers such as Franz Kafka or Ladislav Klíma ( Sufferings of   Prince Sternenhoch, 1993). At that time, Hísek found his means of expression in   miniature, dark mezzotint . On the contrary, Jan would tend towards more   vigorous style with a label of modern primitivism- lino-cut, then made in many   colurful shades ( e.g. Metamorphosis,1993).  Providing that his first significant graphics   resulted from literary inspiration so they can be considered as some advanced   emotional illustrations, the following period, so characteristic for the second   half of 1990s, represents the diversion from the variety of colours and sharply   defined shapes towards monochrome and amorphia.  Vičar inclined towards abstract images mainly   based on the principles of diffusion and organic morphology. His works of this   period can be described by the term "informel" which was used in 1960s.  Nevertheless, Jan did not lose the touch with   reality. He avoided an imitative imaging and started to take an active part in   natural and social processes. He also began to express himself more directly   using minimalistic means as if they were adopting the objective reality. Here,   Vičar believes that the essential ideas shall be presented in unaltered reality.   In accordance with such logic, the most painful work must have been " Cuts and   scarves" printed in dressing cotton. " Ants" showed the footprints of this   insect that is controled and run by the drill of its collective subconscious and   " Steps" where the oppression of inmates simply must have been pressed into the   lino surface in the prison where Jan uses intaglio printing technique.  His works of that period exemplify and prove the   saying - " The simpler, the better". They are communicable, uncalculated and   natural such as, for example, the exhumed graphics of another Czech significant   graphic artist - Jan Boudník . Their convincing and spontaneous concept can be   compared to a kind of profane true icon. Authencity and relative objectivity of   these graphics which rather make things visible than to depict them enables us   to percieve them as almost a result of research, laboratory test or an   experiment. Just this word - experiment -began to play more   important role for Jan Vičar at the turn of the millenium. Even if before he had   been quite unconventional in many ways, now his working methods grew into the   whole system of distinctive and racy methods. Not only does he work with common   letterpress printing for lino-cut but also with the intaglio one and, in   addition, Jan combines them as well. He uses classical "Picasso" method i.e.   sequential stripping of a one lino piece ( Sewage pipes in London,1997). This   method is also used by the Czech lino-cutter Michal Cihlář.  Nevertheless, the range of techniques that Jan   Vičar uses is much wider e.g. multi-overptints from small matrices ( Insect,   2002 ), negative (or reverse) printing ( Cosmic, 2003 ), and particulary   symetrical register ( Nets, 2002; Sumac,2003 and Beetles,2004 cycles). During   the printing process, Jan moves with the paper along the matrix ( Swarm and   Wings cycles,2001) or he uses different cylinder pressure (Horizon,2002). Vičar   prints with the use of corrugated cartboard, lino-cut strips or even plants that   he found in the Irish Sea. In his residency apartment in Cape Town, Jan made   xylograph from his wooden floor and printed the structure of the wall surface.   Another phenomen strongly presented in Vičar´s work is some concerete event,   story or tale which is important for the origin of the work . Jan has moved from   the use of literature for inspiration towards his own experience. In this   connexion, it is necessary to mention Vičar´s ethnic cycle inspired by   traditional folk songs with fragments of lyrics as a certain intermediate stage.   The Artist´s foreign trips are playing more and more important role in his   creative life. They have become a significant source of inspiration since the   second half of 1990s ( Map of London,1996).  Perhaps the strongest impact have come from Jan´s   frequent stays in South Africa. (Where is St.Lucia ? ,2001), I saw a man in the   Devil´s Mountain cave, Three old elephants, Two -times stolen head ,2003).   Recently, Vičar´s residency in an Austrian town - Krems (situated on the Danube)   contributed to the arise of his latest important works ( Reminescence of Franz   Josef´s land, Three old boats, 2004). Nevertheless, Jan is capable of being   inspired by the seemingly ordinary things which have never ceased to fascinate   him. As evidence of this is one of his most potent works - Laburnum, 2002).  Unfortunately, traditional graphic techniques are   not in the focus of interest nowadays. They are often stereotypedly perceived as   archaic and outlived.. In many ways, Jan Vičar´s distinctive works break down   the deep-rooted conceptions about today´s graphic art. On the contrary, they are   a living proof of its durability, communication, and relevance even in the post   modern era.  Radek Wohlmuth Prague, 8 - 12th January,   2005
 From the text of Božena  Vachudová, December 2008:
 ...you are the creator "of the Columbus-like character gazing beyond  the horizon" of standard graphic methods especially in the field of  woodcutting and linocut. You  exceed traditions and at that you are extraordinarily  humble,technically adept and hardworking. Your system of working with  small matrixes in the process of printing on large paper as well as  your ability to transfigure the intimate character of graphic art  into a large, almost painting-like area strongly draws  our  attention. ...You, with your globetrotting, both human and  artistic, existence spanning from the small Czech village of Mladkov  across Poland, Hungary, Germany ,London, exotic Algier, Cape Town and  Johannesburg in South Africa and the United States. In  Ostrov, there is a structured space filled with Central European  cultural tradition and architectonic baroque design, the space framed  by the villa´s aristocratic owners - art lovers who, like you,  were outside the scope of particular time and place of their lives. We  shall install your works in nearly two years´ time and we want to  confront the villa´s genius loci with the "African spirit" of   strong stories from your woodcuts such as "I saw a man in the  Devil´s Mountain Cave" or prints "Pat Ward saw a man on the  tree" or "Three old elephants".  We  shall certainly find an appropriate space for your numerous smaller  graphics but we will also appreciate your large-size biomorph prints  -""Beetles from Ireland", "African Butterflies", "Wings  I-III"."Swarms I-IV"., or "Angels and black tears" as well  as other large-size "flower" prints because the villa´s building  is in an intensive harmony with its surrounding park. Your  large-size prints do not come easy and fast as you pointed out when  saying that you create about two or three huge prints per year. We  are definetaly excited about your future work. We are sure that they  will contain strong stories as did the previous ones and there is  hardly a better authentic source than artist´s own description  either spoken or written which is, by the way, the way you do it. However,  this is just one of your work characteristics. A great deal of  "secrets and alchemy" is hidden in your technical and unique  innovations by which means you work with background material, lino,  wood, millwood etc.,which you then transform, always differently and  originally, the matrix print process. Outwardly,  the significant and linked content and technical bipolarity of your  graphic prints is not immediately visible due to their artistic  unity, nevertheless, this bipolarity multiplies the enjoyment from  your work and transfers the ordinary into something special. ... 
 
 
 
        GARDEN OF EARTHLY DELIGHTS
 Whatever opinion one has about Jan Vičar's   new cycle of prints, one thing can't be denied: Although the artist is already   in his early forties, he still manages 
          to startle. He already elicited   surprise with the theme of his previous thematically conceived print series,   titled "The Dog Cemetery", and it will certainly be no
 diff erent with "th e   Fruit Grower".
 
 Given that Vičar's work almost always incorporates elements of   personal mythology, one can only conjecture what he has been doing recently. But   some things 
          are obvious: Jan Vičar has never been a big-city type of person;   he has almost always lived in the countryside, where the change of seasons still   makes sense and
 where he is used to being surrounded by a garden. Like every   Moravian, he is enamoured of fruit brandies, and it probably goes without saying   that women are 
          an integral part of his life. He has always actively pursued   both interests. th ese two areas of general male passion have some things in   common: A substantial
 role is played by reproductive energy, juices, and   especially their concentration, in the sense of getting at the essence. Fruit is   converted into alcohol through 
          the process of distillation; a relationship   consolidates through sex. Incidentally, both are associated with a certain   euphoria, but in the end can lead
 to melancholic states of mind.
 
 The Fruit   Grower is a fi gure who unites these two realms. The theme, frankly speaking, is   a pornographic romp situated mostly in the countryside. 
          It is probably   possible to intellectualize about the symbolism of the garden, ripe apples, or   the shapes of clouds, but it is pointless to mince words. The pictures 
          are   visually descriptive and speak for themselves. In some ways they appear naive   but they are also slightly allegorical - perhaps something akin to   national 
          songs. Their expression is folkishly primitivistic. In these prints,   Vičar elicits the fundamental qualities of the woodcut and linocut as we know   them from Josef 
          Váchal and the German Expressionists. It probably isn't a   coincidence that he has returned to fi ve-colour printing on a black background,   which he previously 
          employed in his Africa prints from the turn of the   millennium.
 
 As for the erotic themes themselves, they are not anything   unusual on the Czech art scene. One can mention the twenty-one intimate drawings   by Toyen from 
          1938, or some prints with a similar tenor by Josef Čapek from   1910, with which, incidentally, the artist set off on his rich path with the   linocut technique.
 If obscenity didn't elude a much more prudish past, it's   no wonder that it appears in the more liberal present. It is enough to mention   the work of Lenka Klodová, 
          who more or less programmatically works with   pornography. Surprisingly, erotic drawings have been produced by the   internationally renowned conceptual artist
 Ján Mančuška, who in 2000   illustrated Apollinaire's ticklish novel The Eleven Thousand Rods, or The   Amorous Adventures of Prince Mony Vibescu, for the 
          Concordia publishing house   - a book that in its promotional materials was referred to as the greatest blend   of dreadfulness and charm. Beyond the scandalous
 world of the of the Marquis   de Sade ("fruit grower" is Sad(e)ař in Czech), in a number of Vičar's prints the   Fruit Grower is replaced by a whip-wielding 
          Rococo fi gurine.
 
 The pivotal   work of this sensuous series set in nature is a several-metre coloured woodcut,   which is complemented by a number of smaller-format prints. 
          Vičar not only   employs his signature technique - the linocut - but also prints from synthetic   sheeting. All of the realistically executed pictures depict episodes from
 the   life of the Fruit Grower. Fruit, sex and clouds . are they erotic fantasies or   fact? It's hard to say, just as you cannot guess where it all will lead. 
          It   is probably a fl eeting fancy. Maybe it's a message that Jan is already looking   forward to spring.
  Radek Wohlmuth
 
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